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bien dit
Par Anonyme, le 03.09.2018
« cher ali said, un bon planteur de piment ressent une fierté quand ce produit d’assaisonne ment excite les
Par Anonyme, le 16.08.2018
bien résumé la situation de nos "connaisseurs" envers notre jeunesse.
Par Abdallah Hadji, le 22.07.2018
nous sommes en pleine mutation, tout jeune cadre aussi averti doit contribuer sur une analyse comme une analys
Par MOUNDHIR, le 22.07.2018
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Date de création : 11.05.2018
Dernière mise à jour :
18.12.2018
181 articles
Assisté par son collègue Aboubacar Saïd Salim et son éditeur camerounais, Paul Dakeyo, Mohamed Toihiri a présenté, mercredi dernier à l’Alliance française de Moroni, son cinquième ouvrage «Splendeur et misère d’un bigame». Devant plusieurs jeunes venus discuter avec un des tous premiers écrivains comoriens d’expression française, ainsi que des étudiants de l’Université des Comores (anciens et nouveaux) «venus soutenir leur professeur», l’auteur a, tout d’abord dans sa brève introduction, tenu à expliquer le pourquoi de ce thème. «Dans mes études, j’ai toujours croisé des couples dont les maris, durant les sorties, se tournaient pour lorgner les femmes des autres. Je n’ai jamais cessé de me demander pourquoi. Alors j’ai écrit ce livre pour juste montrer la situation des bigames (ou polygames)», a-t-il expliqué. L’auteur de «La République des imberbes», le premier roman comorien d’expression française, a insisté pour montrer que son cinquième ouvrage «n’est pas un roman» mais «le récit d’un monogame qui a voulu assouvir son envie de compléter ou de chercher son bonheur aux côtés d’une autre femme, sans répudier la première».
Naturelle?
Dans ce récit, le mari va choisir pour deuxième compagne, une «intellectuelle», une femme «plus instruite» que la première. Entre le traditionnel et le moderne, l’amour d’avant et celui d’après, l’amour et la jalousie, le mari bigame va, après les périodes de grâce (de délices), vivre son pire calvaire. «Une vie au cours de laquelle il n’osait pas dire la vérité ni à l’une ni à l’autre». «Dans cet ouvrage à la langue colorée, se cache, mitigée de scènes épicées de comique ou d’aigre-doux, autant que de tendresse et de rage, la réalité de la lâcheté de l’homme qui le conduit à la servitude et au regret. La question reste néanmoins posée : le c… entre deux chaises est-il, oui ou non, une position enviable?», a écrit la maison d’édition Sens et Tonka».
Mohamed Toihiri ne s’est pas empêché de demander à l’assistance «comment un homme peut avoir 2,3, ou 4 femmes?», sachant que dans d’autres pays africains, un homme peut dépasser la dizaine de femmes. Relativisant, Aboubacar Saïd Salim a soutenu que la question de la bigamie et/ou polygamie serait «naturelle» avec l’exemple des animaux à l’appui. Il donnera l’autre exemple des hommes des pays où la polygamie n’est pas permise avec «les amants», «les maitresses», «les deuxièmes bureaux», «les couvre-feux», entre autres. Tout en admettant que la question de la bigamie méritait d’être posée, avec l’expérience qu’il a vécue, l’auteur de L’Ecole de Bangano conclura son récit par «le divorce du mari avec sa deuxième épouse». Plusieurs questions s’en sont suivies avec l’assistance, notamment, le point de vue de l’écrivain par rapport à la polygamie. Celui-ci répondra catégoriquement qu’il n’y a jamais adhéré, contrairement au Dr Farida Atoissi, auteure de Sous le voile du bonheur qui se dit «prête à voir son mari épouser trois femmes et non la tromper avec une seule». Plusieurs raisons ont été avancées pour expliquer les raisons du recours à la polygamie aux Comores. La religion, l’économie, le clientélisme politique, mais aussi l’amour ont été avancées.
Mohamed A. Toihiri est né le 20 août 1955 à Mitsudje aux Comores, et a passé sa petite enfance dans la province de Tamatave à l’est de Madagascar. Il fait sa scolarité élémentaire dans son village natal, avant de partir à Moroni pour son secondaire au lycée Saïd Mohamed Cheikh.
Il quittera les Comores après son baccalauréat pour poursuivre ses études supérieures à Bordeaux, en France, où il obtient une maîtrise en littérature, une maîtrise en communication et, en 1981, un doctorat ès lettres avec sa thèse sur «Les luttes de classes dans l’oeuvre de Sembène Ousmane». Enseignant aux Comores dès le début des années 1980, Mohamed Toihiri continue une carrière d’enseignant en France (de 1985 à 1994) et de nouveau aux Comores, de 1994 à 1997.
Après une formation d’Inspecteur pédagogique, il est nommé au poste de directeur général de l’enseignement supérieur, de 1998 à 2001, tout en enseignant comme professeur de littérature de l’Océan indien à l’Institut supérieur de formation et de recherche aux Comores.
Depuis août 2002, il enseigne à l’Université du Michigan aux Usa. Avec la publication de La République des Imberbes en 1985 (L’Harmattan) Mohamed Tohiri devient le premier romancier comorien d’expression française. Suivront Le Kafir du Karthala, un roman paru en 1992, et La Nationalité, une pièce de théâtre publiée en 2001. Depuis 1994, Tohiri collabore au journal comorien, Al-Watwan. Ses prochaines publications comprennent un roman, Splandeur et Misères d’un bigame et une pièce de théâtre, 22 à Bacha.
«Soyons fous !» Un spectacle de la compagnie Tché-za pour lancer officiellement hier, jeudi 18 octobre au palais du peuple, cette quatrième édition du Festival des arts contemporains des Comores (Facc), en présence du chef de l’État, Azali Assoumani. Ce spectacle de danses contemporaines avec des figures hip-hop, présenté pour la première fois en 2015, exprime, sur fond de schizophrénie, une révolte contre les difficultés quotidiennes. «Il faut être fous pour que ça change», dira le directeur artistique de Tché-za, Salim Mze Hamadi alias Seush. «Une folie positive», cela dit en ceci qu’elle tend à «briser les limites sociales». Ces limites – les mentalités – qui constitueraient des barrières au changement. Un appel à se surpasser, donc. Cette thématique, à en croire Seush, colle parfaitement avec la quête identitaire – «Hudjidjuwa» (savoir qui on est) – voulue par le Facc. «Il faut d’abord se rendre compte que quelque chose ne va pas, avant de pouvoir changer. C’est une sorte de remise en question, un questionnement sur soi», explique-t-il.
Le directeur artistique de la Biennale de l’art africain contemporain de Dakar (Dak’art), Simon Njami, n’en dira pas moins. «Il y a une urgence pour nous tous de nous connaître nous-mêmes», a-t-il dit en substance appelant à mettre un peu d’ordre à la maison (le continent noir, Ndlr) et à capitaliser sur la jeunesse. «Il me semble que c’est un message que rien ne peut mieux faire passer que la Culture, la création artistique», avance-t-il. Mais rien ne peut se faire sans un effort collectif car «nous avons tous notre contribution à apporter pour développer notre pays, notre continent, notre planète». Le nœud du problème repose, à l’en croire, sur la «question en soi du nous : Qui sommes-nous ? Que voulons-nous ? Où allons-nous ?». Et, poursuit-il, «je crois que ce festival peut contribuer à répondre à cette question essentielle».
Un honneur
«Tsihoro ipandeshantsi ikawo yeze ntsihu buruda», a chanté l’artiste comorienne Nawal avant d’interpréter un daïra repris par le public présent au palais du peuple. Des prestations qui ont charmé le directeur de cabinet du ministère de la Culture du Sénégal, lequel a appelé à un standing ovation en hommage aux artistes. «Sans artistes, point de Culture. Sans la création artistique, le monde ne serait pas ce qu’il est aujourd’hui», lance Lamine Sarr. Ce dernier a réitéré l’honneur de son pays de parrainer cette quatrième édition du Festival des arts contemporains des Comores. «Entre le Sénégal et l’Union des Comores, c’est une histoire d’amitié et de fraternité féconde».
Puis, il a cité les relations diplomatiques, la formation universitaire ainsi que les échanges culturels. Lamine Sarr a annoncé, en guise de reconnaissance, l’invitation du ministre de la Culture comorienne à la cérémonie d’ouverture officielle, le 6 décembre prochain, du musée des civilisations noires à Dakar, et offert au président de l’Union, au nom de son ministre de la Culture, un tableau du créateur sénégalais Daoud Ndiaye.«Je voudrais saluer cette initiative louable», lance le président Azali. Ce festival, dit-il, «traduit en actes notre volonté de promouvoir et d’appuyer, autant que possible, les initiatives de redynamisation de la Culture et des arts dans notre pays».
Faire découvrir les talents comoriens
Le chef de l’État a fait part – en plus des ratifications de la Convention internationale pour la protection des expressions de la diversité culturelle et la Convention internationale pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel – de son inattention «d’accentuer encore davantage ce rôle de l’État en matière de Culture». Il voit en ce festival, l’occasion de faire découvrir, à travers la région et le monde, les talents comoriens dans ce domaine. «L’art authentiquement comorien devra donc être, pour nos jeunes, le moyen de valoriser en eux, l’image des Comores, de s’ancrer culturellement, de s’aimer soi-même, de se découvrir au milieu d’une mondialisation tentaculaire», souligne-t-il avant d’annoncer l’ouverture officielle du festival et d’assister au vernissage de l’exposition internationale du Facc.Trois trophées doivent être remis dans ce festival. Hier jeudi, à l’occasion de cette cérémonie d’ouverture, l’on assisté à la remise du Simbo Jeunesse à Ahamadi Ousseni Djadid et Souffou Chafiou, des jeunes mahorais auteurs d’un graffiti sur les cinq continents.
Dayar Salim Darkaoui

Le label Watwaniya Production, pour son grand concert annuel, samedi 18 août dernier, a sorti l’artillerie lourde : Cheikh Mc, Dadiposlim, Chuky Mista Res, Da Most Wanted et… Don Dada, niveau «guest». Rien que ça! Prévu pour débuter à 20 heures, l’événement a pris deux heures de retard. Mais cela valait le coup d’attendre. Hip-hop, rap, reggae, soul… le public massé dans le terrain de basket du stade de Moroni est passé par toutes les émotions. C’est l’invité du jour, Don Dada, qui a lancé la soirée, interprétant cinq morceaux dont Sikomi – une reprise du chanteur-compositeur tanzanien Diamond Platnumz – et le tant sollicité Maliza, repris à capella par le public. De quoi donner un peu de sensualité à une soirée dominée par des morceaux forts engagés voire «agressifs», à l’exemple de «Watwaniya soroda II», deuxième morceau collectif des artistes du label Watwaniya, chanté par les quatre artistes présents.
Chuky Mista Res pouvaient ensuite étaler sur scène tout son art du «punchline». Un morceau qui a fait sensation, «Wufitina», qui «constate» l’ancrage de l’hypocrisie dans un pays qui se dit musulman : «Trop d’hypocrisie, pour des soi-disant musulmans. L’interdit prolifère. Celui qui ose dénoncer, est étiqueté». Da Most Wanted livre, lui, du reggae, là encore très engagé. «À un moment donné il faut bien conscientiser ceux qui nous écoutent, et c’est le moment», lance l’artiste au moment d’interpréter un morceau appelant à une «remise en question». «Pvanu nde helinu hata ntsu ndayi. Maesha nda yanu hata ntsu ndayi. Yezinu zidja dje rienshiyo nayi. Yepvanu rila nda ngarendo ndapve», interroge-t-il dans son refrain. Pour lui, «chacun de nous peut aider ce pays du mieux qu’il peut. Je ne parle pas de ceux qui nous gouvernement, mais de nous». En commençant par Mwambiye, tiré de son premier album, Tout haut, Cheikh Mc, que l’on sait très engagé, avait visiblement un message à faire passer. «C’est notre pays, personne n’arrivera à nous museler. Nous sommes des Watawaniya, nous aimons notre pays», lâche-t-il.
Djibuwe, 1 million de vues
Ce concert avait une connotation particulière pour le rappeur, lequel a confié que «pour la première fois» sa femme et ses enfants sont venus le voir en concert. «Le» Cheikh a ensuite balayé son répertoire, proposant des titres tels que Sambe et Rumbu. Ce dernier morceau a vu, à la demande de l’artiste, un spectateur en transe investir la scène pour une séance d’exorcisme en bonne et due forme. A noter que cette nuit-là, comme il a été souligné, le clip Djibuwe, tourné en France par Beat Bounce, dépassait le million de vues sur YouTube. «Le premier son comorien à faire le million de vue sur internet», s’est réjoui Abderémane Cheikh félicitant l’équipe Watwaniya, qui lui a permis de «réaliser mon rêve de faire évoluer la musique comorienne».
Mais Dadiposlim est, sans conteste, l’artiste qui a réussi le mieux à enflammer le public. Avec Hawa ou encore Swifa, le finaliste du dernierThe Voice Afrique francophone a réussi à créer une véritable communion avec le public. Le moment sans doute le plus intense de la soirée. Enfin, les quatre artistes du label se retrouveront ensemble une deuxième fois sur scène autour de «Watwaniya soroda I», leur premier morceau collectif. De quoi clore, tout en beauté, un concert des plus réussis.
Dayar Salim Darkaoui
Ye Tarehi Ndo Hakimu (L'Histoire sera juge)
En Préambule, je voudrais avant tout, remercier la belle équipe, qui s’est fortement impliquée, malgré le peu de temps et de moyens que nous avions, pour enfin nous réunir aujourd’hui, dans cette salle sous la même bannière ; Le rêve de tout enfant est d’être auprès des siens, nous sommes les enfants de ce peuple comorien, un peuple en souffrance dans beaucoup de domaines, notamment celui de l’accès au savoir, à la connaissance de son histoire, la Nôtre. Cette aventure humaine, plus précisément ce combat, nous a permis de voir, je le répète : la force que nous constituons et que nous ignorons, mais aussi les lacunes que nous devons pallier pour faire avancer nos causes aussi diverses qu’elles soient ici, dans notre pays d’origine ou ailleurs.
Avant d’entrer dans le vif du sujet, je tiens à souligner que cette belle aventure humaine nous a permis de constater le soutien des Marseillais à l’égard de notre communauté, comorienne et Franco-comorienne, nous ne pensions pas qu’il était aussi grand ; nous avons reçu des messages d’encouragement et de réussite très touchants. Je ne peux pas vous relater l’ensemble des témoignages, le temps imparti est court, mais Dieu sait que, durant mon parcours professionnel, de militante et de femme politique, en 20 ans j’ai eu l’occasion à plusieurs reprises d’organiser des évènements, rencontres-débats mais ils ont rarement emporté une telle unanimité en terme de soutien ; cela met en évidence et nous prouve une fois encore que notre salut se trouve dans l’unité, dans l’union de nos forces ; Et la force qui nous a unis pour la même cause, est celle de l’histoire commune que nous souhaitons aujourd’hui partager ensemble. De l’idée à la construction, puis à la mise en place de cette commémoration liée au 40ème anniversaire du 03 aout 1975, fêté ici à Marseille, à Moroni, capitale des Comores, voire dans d’autres régions du monde, nous avons constaté que nous avions soif d’apprendre, de connaitre certains pans de notre patrimoine commun, l’Histoire du peuple comorien, en particulier celui d’un homme de convictions, incompris, dévoué jusqu’à son dernier souffle à ce peuple qu’il a tant aimé.
Comme l’a relaté tout à l’heure notre ami Salim lors de son intervention, ce qui marque la particularité de cette date historique, c’est le bouleversement d’une civilisation, celle de la nation comorienne. La nôtre. Mais on ne peut pas évoquer cette date sans parler de cet homme qui, comme l’a souligné, Michel LAFON dans son ouvrage « l’éloquence comorienne au secoures de la révolution – les discours d’Ali SOILIHI (1975-1978 » ; dans sa quatrième page de couverture des éditions l’harmathan Mansafara dès la première ligne il dit qu’ « Ali Soilihi, comme Socrate a beaucoup parlé mais peu écrit ».
Nous ne sommes pas là pour faire le bilan de cet homme qu’a été Ali Solihi, au service de son peuple, nous sommes là pour honorer cette date historique qu’est le 3 aout 1975 caractérisé par un évènement réalisé sans qu’une goutte de sang coule ; Je n’ai pas la prétention de vous apprendre l’histoire, mais partager avec vous quelques grandes lignes qui constitue l’héritage de notre communauté, celle aussi de la France et de ses enfants franco-comoriens. Bien que son action fasse l’objet de controverses, quoi qu’on dise, Ali Soilihi est celui qui a marqué nos esprits. Je vous rappelle que Pierre et Emanuel Vérin c’est dire père et fils dans leur livre « Archive de la Révolution comorienne » collection le harmattan ont dit, je cite : « la révolution comorienne à dépasser les frontières ou elle est apparue, pour appartenir aux pays du Tiers Monde ». Dès le lendemain de sa mort, ses successeurs ont volontairement effacé toute trace de son passage. Pourtant l’histoire de ce révolutionnaire autant contesté qu’aimé, appartient à tous les comoriens et s’inscrit aussi dans l’histoire de l’humanité, en d’autres termes dans l’histoire comorienne, française, et internationale.
Pour entrer dans le vif du sujet , je souhaite rappeler, comme le disait Mao Tsé Toung que : « La révolution n’est pas un dîner de gala ; elle ne se fait pas comme une œuvre littéraire, un dessin ou une broderie ; elle ne peut s’accomplir avec autant d’élégance, de tranquillité et de délicatesse, ou avec autant de douceur, d’amabilité, de courtoisie, de retenue et de générosité d’âme. La révolution, c’est un soulèvement, un acte de violence par lequel une classe en renverse une autre » ; Et j’ajouterai en illustration de cette introduction ce que disait, il me semble Karl Marx, je cite : « La violence est l’accoucheuse de l’histoire ». Pourtant, malgré ces affirmations, aucune goutte de sang n’a coulé le 3 aout 1975 ! Et pendant cette courte période de 1975 à 1978…Le statut de la femme a été modifié. Ali SOILIHI osons le dire est la lumière du jour pour la femme comorienne, bien qu’elle soit partie intégrante d’un peuple matriarcal, cette femme avait été trop longtemps maintenue dans l’ombre.
La femme comorienne a pris toute sa place dans la révolution culturelle Soilihiste La femme avant le règne d’Ali Soilihi était celle qui devait rester à la maison ; ainsi pour l’aînée des filles, réservée au grand mariage, nul ne pouvait la voir avant que soit constituée l’union avec son époux. S’agissant des filles plus jeunes d’une même fratrie, au lieu de les envoyer à l’école s’instruire, elles devaient en priorité porter l’eau pour les besoins vitaux et hygiéniques de la famille et pourtant la France était là. Aussi Ali SOILIHI a prôné la femme moderne, une femme libre de choisir si elle voulait devenir mécanicienne, maçon, militaire, voire même garde du corps, des métiers souvent réservé aux hommes.
La place de la femme aujourd’hui
Tout le monde reconnaît que le niveau de développement d’une société s’évalue à la place qui est faite aux femmes dans cette société.
Ali SOILIHI s’est inspiré de l’idéologique maoïste. Pour rappeler l’importance de la femme dans le monde, Mao ne disait-il pas qu’elle était la moitié du ciel ? Une manière d’affirmer l’égale importance entre les genres.
En accédant au pouvoir, avec le Front National Uni, Ali SOILIHI n’a pas oublié ses exigences dans ce domaine. Il a voulu affirmer l’égalité en droit entre les femmes et les hommes, ce qui représentait une véritable révolution culturelle dans la société comorienne ; Il a soutenu des manifestations de femmes qui ont achevé leur défilé en brûlant les voiles. Mais ce soutien à l’émancipation de la femme comorienne n’est sans doute pas pour rien dans la réaction de la société après l’assassinat de d’Ali SOILIHI. Pourtant, Ali SOILIHI n’a pas présenté de positions contre la religion.
Il a critiqué la lecture de l’Islam par certains religieux, estimant qu’une bonne interprétation du Coran ne s’opposait pas du tout, au contraire, à l’émancipation des femmes. Malgré tout, bon nombre de la société ont eu peur de cette « révolution », craignant qu’elle ne déstabilise la famille et qu’elle soit porteuse d’anarchie et de troubles.Aujourd’hui, il est clair qu’’Ali SOILIHI était un précurseur aussi dans ce domaine. La société comorienne a perdu du temps dans sa modernisation et il s’agit maintenant de reprendre le flambeau allumé par le leader de révolution comorienne. Ali SOILIHI a ouvert une voie, il nous faut maintenant suivre ce chemin pour permettre aux femmes comoriennes et finalement à toute la société d’entrer dans le 21ème siècle afin de permettre à tout le peuple des Comores, et non seulement à une moitié, de travailler à l’indispensable développement du pays !
Conclusion : Aujourd’hui Que nous apporte la Commémoration du 3 Août 1975 ? Et quel est l’héritage d’Ali SOILIHI sur les évènements qui ont eu lieu sans une goutte de sang.
En effet, dans sa révolution, Ali SOILIHI a apporté, à nous les femmes, une bouffée d’air, pas une brise légère qui passe et que l’on ne saurait attraper, mais un air de liberté, cette liberté que Paul ELUARD a tant aimée comme il l’a d’ailleurs exprimé dans un hymne dédié à la femme durant la seconde guerre mondiale. Comment se reconstituer à travers nos dates historiques ? On ne peut pas construire dans l’ignorance ; Il est donc de notre responsabilité de chercher à connaitre tous les aspects de notre histoire pour qu’elle soit enseignée à tous, afin que chacun se fasse une opinion ; De la même manière, nous devons aborder tous les volets de l’action d’Ali SOILIHI.
Une certitude, cependant, Ali SOILIHI nous a laissé en héritage l’assurance qu’ensemble nous pouvons obtenir des résultats. Nous devons poursuivre la lutte contre l’injustice, la corruption, pour une répartition équitable des richesses, pour l’égalité entre tous les citoyens, en particulier pour la liberté et les droits de la femme. Voilà, chers amis, les bases de ce que pourrait être un échange fructueux destiné à améliorer le sort de l’Union des Comores et de notre diaspora comorienne et Franco-comorienne.
Merci pour votre écoute.
Nouri-ati Dja M'baé
Marseille le 03 août 2015